Mois d’action pour Georges Abdallah

Mois d’action pour Georges Abdallah

Le Secours rouge international a co-signé l’Appel au mois international d’action pour la libération de Georges Abdallah du 22 septembre au 24 octobre 2020.

Texte de l’Appel

Depuis l’arrestation de Georges Abdallah, nombreux ont été les collectifs et comités de soutien qui peu à peu se sont créés pour défendre avec acharnement notre camarade et exiger sa libération. Cet héritage fondateur de cette lutte, nous l’avons depuis toujours reconnu et clamé. En 2015 néanmoins, pour le cinquième anniversaire de la manifestation organisée à Lannemezan par ces militants de longue date, volonté a aussi été exprimée d’intensifier ce combat et de coordonner les forces existantes pour amplifier la mobilisation et parvenir à établir un véritable changement du rapport de force appelé par notre camarade lui-même. De-là, l’acte de naissance de la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah sur la base de la déclaration suivante, rédigée à l’époque :

« Nous, les participants à la réunion de soutien de Lannemezan ayant eu lieu après la manifestation du 24 octobre 2015 pour Georges Abdallah, appelons à l’intensification de la campagne de mobilisation pour la libération de notre camarade Georges Abdallah. Nous nous reconnaissons dans l’identité politique de Georges Abdallah, combattant et résistant arabe, communiste libanais, symbole d’aujourd’hui du combat contre l’impérialisme, le sionisme, le capitalisme et les Etats réactionnaires arabes. Georges Abdallah est un prisonnier politique de l’Etat français depuis plus de trois décennies et ce sous les applaudissements des Etats-Unis et de l’entité sioniste. Son combat est le nôtre. Nous voulons une Palestine libre et victorieuse. Nous voulons la fin du colonialisme à travers le monde et sous toutes ses formes, la fin du capitalisme et de l’exploitation et nous soutenons la lutte des peuples contre toutes les oppressions. Nous nous reconnaissons dans le combat de Georges Abdallah contre la guerre d’invasion du Liban par les sionistes et pour la libération de la Palestine qu’il a mené avant d’être arrêté en 1984 par la police française. Nous nous reconnaissons dans son engagement révolutionnaire sans faille durant ses 3 décennies d’incarcération et sa farouche détermination combattante face à une justice de classe. Et nous serons à ses côtés le jour de sa libération pour continuer à lutter avec lui.

Nous sommes internationalistes et nous avons pleinement conscience que c’est l’Etat français qui maintient Georges Abdallah en prison. C’est cet Etat français et ses gouvernements successifs de droite et de gauche se disant républicain ou se disant socialiste qui met comme condition à la libération de ce militant intransigeant son reniement. Depuis plus de 30 ans, Georges Abdallah est debout face à ses geôliers et comme les milliers de prisonnières et prisonniers palestiniens, il ne cède rien. Il résiste et se bat pour la liberté.

La décision de non libération de Georges Abdallah est une décision politique et c’est pourquoi nous nous battons sur le terrain politique. Nous appelons toutes les forces militantes, comités de soutien, associations, partis, syndicats à exprimer leur solidarité et à multiplier les initiatives pour faire connaître la cause de Georges Abdallah et pour que s’élève l’exigence de sa libération.

Nous appelons à une campagne nationale pour la libération de Georges Abdallah, menée dans le respect de ses engagements et de son parcours. Nous appelons également à la multiplication des initiatives internationales : Leila Khaled du FPLP le déclare si justement : « Georges Abdallah est un symbole pour les révolutionnaires à travers le monde ». Nous appelons à ce que cette campagne soit menée sur deux axes principaux : 1. soutien au peuple palestinien et à son combat pour la victoire ; solidarité avec la lutte des prisonnières et des prisonniers palestiniens et défense du droit au retour et à l’autodétermination des Palestiniens. 2. soutien aux quartiers populaires et à leurs luttes d’émancipation ; solidarité avec les inculpés de la répression ; soutien aux révoltes contre les violences policières ; lutte contre le racisme d’Etat.

Nous appelons d’ores et déjà à des temps forts de mobilisation : rassemblements et manifestations à Lannemezan, Paris, Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux, Bruxelles, Beyrouth… A des meetings dans différentes villes de France, d’Europe ou du monde arabe. A l’implication des forces libanaises et palestiniennes qui mettent en avant la cause de Georges Abdallah (FPLP, PCL) ; à un appel à soutien des partis politiques et syndicats en accord avec la demande de libération de Georges Abdallah (PCF, NPA, CNT, FA, PIR…). A l’organisation d’événements lors de dates communes de mobilisation (journée de la terre, journée internationale des prisonniers politiques, 1er mai…). A la multiplication des efforts de sensibilisation et d’information auprès des médias à diffusion large (L’Humanité, Politis, Le monde diplo, radios et presses militantes). Nous désignons dès à présent les cibles communes à interpeller : les autorités françaises et libanaises. Plusieurs interpellations ont eu lieu dans différentes villes de France (Valls, Taubira, F. Hollande) et il faut multiplier ces interpellations. Les Etats-Unis, partie civile dans le procès et toujours actifs pour bloquer la libération de Georges Abdallah, doivent également être interpellés et les autorités libanaises doivent se positionner fermement pour la libération de Georges Abdallah.

Une, deux, trois, mille initiatives pour la libération de Georges Abdallah !

Il est de nos luttes, nous sommes de son combat ! Palestine vivra, Palestine vaincra ! La victoire ou la victoire ! Lannemezan, le 24 octobre 2015 »

Cette ligne de défense de notre camarade sur cette base politique est aujourd’hui toujours la nôtre : Georges Abdallah, au quotidien, est de nos luttes et pas un acte militant n’est mené sans que nous réaffirmions que nous sommes de son combat. Depuis cinq ans, cette bataille sur le terrain politique, effectivement conduite dans le respect des engagements de notre camarade et de son parcours, est menée partout et par nous tous, selon les axes cités dans la déclaration de 2015 mais aussi plus largement au sein de toutes les luttes sociales et politiques, à travers des manifestations, des rassemblements, des meetings, des repas solidaires, des appels à signatures, des courriers adressés aux autorités françaises et libanaises et des semaines d’actions coordonnées entre toutes les forces engagées dans ce combat pour la libération de Georges Abdallah. Cet engagement à Paris, dans les régions, sur le plan national et désormais aussi largement sur le plan international – du fait de l’investissement de tous les soutiens à Georges Abdallah, dans la diversité de nos expressions – accroit chaque jour un peu plus la pression exercée ; et les multiples réactions – lues dans la presse, perceptibles aussi à travers les réponses des Gardes des sceaux et des ministres de l’Intérieur qui se sont succédé aux courriers d’élus ou encore traduites par les visites exceptionnelles menées auprès de notre camarade par des représentants politiques et religieux haut placés ou par la réponse lancée par le Président français, lors de sa visite à Beyrouth, aux militants libanais réclamant la libération de Georges Abdallah – toutes ces réactions sont autant de signes à saisir de la justesse de la lutte menée et qu’il nous faut poursuivre sur la même dynamique et énergie en cherchant à interpeller encore plus directement les représentants de l’Etat français quand cela est possible ou encore en se mobilisant tous ensemble pour frapper d’une seule main.

Cette ligne de conduite, Georges Abdallah ne cesse de nous en donner les clés quand à plusieurs reprises, dans ses déclarations, il met en exergue la force de cette solidarité unitaire et coordonnée. Ainsi, rappelons simplement là encore quelques-uns de ses messages où il nous encourage à poursuivre dans ce sens : « Encourageons, toujours plus camarades, les divers processus de convergence des luttes aussi bien au niveau local qu’au niveau régional et à plus forte raison au niveau international » (Georges Abdallah – déclaration du 20 octobre 2018) « Ce changement du rapport de force passe avant tout par l’inscription de cette démarche solidaire dans la dynamique globale de la lutte en cours en assumant toujours plus le terrain de la lutte anticapitaliste et antiimpérialiste » car « il ne s’agit pas de faire comme si nous ne savons pas que la dite justice est toujours une justice de classe au service d’une politique de classe inscrite dans la dynamique globale d’une guerre de classe à l’échelle nationale et internationale » (Georges Abdallah – déclaration du 23 juin 2018).

C’est en ce sens et toujours fidèles à cette ligne et aux principes d’action politiques rappelés ici que nous appelons aujourd’hui à, non plus une semaine internationale d’actions mais à un mois complet d’actions pour que nous tous, les soutiens à notre camarade, nous ne laissions pas un espace politique libre sur le plan local, régional, national et international sans que soit mise à l’ordre du jour l’exigence de la libération de notre camarade Georges Abdallah.

A Albertville, Amiens, Annecy, Aubagne, Aubervilliers, Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Gennevilliers, Grenay, Grenoble, Lannemezan, Lille, Lyon, Marseille, Montauban, Montpellier, Morlaix, Nanterre, Nîmes, Paris, Pau, Saint-Denis, Saint-Etienne, Tarbes, Thionville, Toulouse, Troyes ; dans les Alpes-Maritimes, en Corse, dans le Finistère, le Gers, en Gironde, en Haute-Marne, dans les Hautes-Pyrénées, l’Hérault, l’Ile de France, le Lot-et-Garonne, dans le Nord et le Pas de Calais, au Pays de Cornouaille, en Poitou-Charentes, au Puy-de-Dôme, en région Rhône-Alpes, en Seine-Maritime et dans le Tarn-et-Garonne. ; en Algérie, en Allemagne, en Angleterre, en Argentine, en Belgique, au Brésil, au Canada, en Espagne, en Grèce, en Inde, en Italie, au Kurdistan, au Liban, au Luxembourg, au Maroc, en Palestine occupée, au Pérou, en Pologne, en Roumanie, en Tunisie, en Turquie – partout en France et dans le monde où le combat de Georges Abdallah est relayé et l’exigence de sa libération portée, partout où nous sommes tous – soutiens solidaires actifs à notre camarade – , multiplions les actions de mobilisation et intensifions la pression sur les représentants et les lieux du pouvoir de l’Etat français pour qu’enfin soit signé par le ministre de l’Intérieur actuel l’avis d’expulsion conditionnant la libération de notre camarade et que soit gagné ce combat de mise à mort de cette perpétuité réelle inique.

Nous tous, – anarchistes, autonomes, antifascistes, anti-impérialistes, antisionistes, communistes, démocrates, écologistes, internationalistes, libertaires, marxistes-léninistes, marxistes-léninistes-maoïstes, républicains insoumis, révolutionnaires, trotskystes ; engagés dans des partis, syndicats, fronts, campagnes, associations, collectifs, comités, mouvements et réseaux multiples ; engagés aux côtés de notre camarade dans les luttes politiques pour la Palestine, en soutien à l’Intifada et contre la Normalisation ; pour la défense des luttes des peuples et de leurs résistances ; pour la défense des prisonniers politiques et des prisonniers révolutionnaires ; contre l’enfermement carcéral ; contre les violences policières ; pour la défense des immigrations et des quartiers populaires ; contre le racisme ; pour la défense des travailleurs, de leurs acquis et de leurs droits ; pour celle des gilets jaunes ; pour le combat de l’émancipation des femmes ; contre la torture et la peine de mort – mobilisons-nous une fois de plus, tous ensemble là où nous sommes, dans cette diversité qu’est la nôtre, du 22 septembre 2020 au 24 octobre 2020 pour qu’à cette date, la dixième manifestation à Lannemezan soit la dernière et que nous puissions enfin concrétiser ce désir profond que nous portons tous en nous depuis ces si nombreuses années : « nous serons à ses côtés le jour de sa libération pour continuer à lutter avec lui ! ». Une, deux, trois, mille initiatives pour la libération de Georges Abdallah !

Il est de nos luttes, nous sommes de son combat ! Palestine vivra, Palestine vaincra ! La victoire ou la victoire ! Paris, le 19 septembre 2020